Byō-uchi-daiko (鋲打ち太鼓)
Traditionnellement le corps est constitué d’un rondin de bois issus du tronc d’un arbre transformé en fût. La taille et l’épaisseur de l’arbre définissent ainsi la taille du tambour. Plus un arbre est ancien et plus l’instrument sera grand. Il n’est pas rare que les plus grand daiko nécessitent des arbres de plusieurs centaines d’années voir pour les plus majestueux des millénaires. L’essence de bois choisi est très important. Il doit avoir des qualités de dureté, de tonalité et un fil de bois esthétique. Le keyaki (欅) (zelkova, un parent japonais de l’orme) est considéré comme la meilleure qualité mais aussi la plus chère. Du fait de sa rareté et de son temps de pousse nécessaire (quelques siècles quand même…), d’autres bois sont également utilisés comme le pin, hêtre ou frêne. De nos jours pour abaisser encore plus le coût de construction, certains corps sont construits de la même façon que les barils/tonneaux de vins à base de lattes en bois. Un autre méthode consiste aussi à utiliser d’autres matériaux comme le bambou ou de la fibre.
Byō signifie punaise en japonais et comme son nom le suggère les peaux sont cloutées sur le corps du tambour. Les peaux sont généralement faites à partir de vache ou de bœuf. La préparation, le tannage et l’étirement des peaux sur le corps font partie du savoir-faire des fabricants de Taiko. Les plus grands taiko par exemple nécessitent la peau d’une bœuf entier.
Le ton (le son produit) du tambour dépend aussi bien de la tension de la peau choisie, de la qualité du bois utilisé mais aussi la manière dont la cavité de résonance a été sculptée. Il s’agit d’ailleurs d’une des particularités des Byō-uchi-daiko c’est qu’ils ne peuvent pas être accordés après fabrication. Ils produisent un ton fixe qui évolue au fur et à mesure de l’état des peaux. Plus le diamètre du tambour est large, plus le son est grave et vibrant. Il est ainsi commun de voir ce type de tambour passé d’un son très clinquant à un son ample et profond avant de commencer à être étouffé lorsque les peaux se détendent.
Avec les soins appropriés le corps d’un Byō-uchi-daiko traditionnel peut durer plusieurs centaines d’années. Les peaux auront une durée de vie de quelques années suivant leurs qualités. A noter ici que le choix des matériaux, la préparation et l’assemblage permet de distinguer les fabricants de Taiko entre eux et aussi la valeur de l’instrument.
Dans cette catégorie des Byō-daiko il existe des sous-ensembles que sont les nagado-daiko, les ko-daiko, chū-daiko, et les o-daiko.
Nagadō-daiko (長胴太鼓)
Souvent lorsqu’on parle de taiko on pense généralement à ce genre. Il s’agit de l’instrument le plus populaire de la famille des wadaiko. On les retrouve pratiquement partout que cela soit dans les festivals, dans les groupes de musique, les temples ou lieux de pèlerinage. Dans ce dernier cas (le cas religieux) le nom usité sera plutôt miya-daiko (même si ce n’est pas une règle absolue). Les Nagadō-daiko sont disponibles dans une variété de tailles différentes. Pour les distinguer on utilise le diamètre des peaux (donc des extrémités du corps) mesuré en shaku (尺) et sun (寸) . Il s’agit d’une ancienne unité de longueur japonaise dont un shaku représente environ 30cm.
- Le plus petit des Nagadō-daiko est le Ko-daiko (小太鼓)(petit tambour). Il possède un diamètre allant de 1 à 1.5 shaku.
- Entre 1.6 et 2.8 shaku (soit entre 48,5 et 85cm) on parle de chū-daiko (中太鼓)(tambour de taille moyenne).
- Au delà et allant jusqu’à 6 shaku (181 cm!) voire plus on a les Ō-daiko(大太鼓)(gros tambour)
Il existe un cas particulier dans cette famille c’est le hira-daiko (平太鼓)(tambour plat). Comme sa traduction le suggère il s’agit d’un tambour dont le diamètre est plus grand que sa longueur. Il a ainsi la forme d’une section d’un Nagadō-daiko.
NB: Si vous lisez des articles sur ces instruments on utilise souvent le terme Nagadō-daiko en lieu et place de Ko-daiko, chū-daiko voir miya-daiko. C’est aussi vrai dans l’autre sens. C’est une pratique commune dans la littérature et beaucoup de termes relatifs aux instruments tombent dans ce cas. Il s’agit de raccourci de langage comme il en existe des milliers lorsque la notion du mot représente aussi une chose concrète. Vous êtes avertis 😉